Jeudi 13 mars – Dimanche 30 mars
FONDATION
Nicolas Tourte
Salle Gaillard, 2 rue Saint Pierre
Horaires d’ouverture :
Du mardi au samedi de 13h à 19h
Le dimanche de 14h à 18h
En accès libre
This post is also available in: English (Anglais)
Jeudi 13 mars – Dimanche 30 mars
Horaires d’ouverture :
Du mardi au samedi de 13h à 19h
Le dimanche de 14h à 18h
En accès libre
Les glaces ne sont plus éternelles. Celles des glaciers de montagnes partout dans le monde disparaissent à
vue d’oeil tout comme celles des banquises. D’un côté les scientifiques s’alarment de la fonte des glaces et avertissent des conséquences néfastes à venir très rapidement, de l’autre les gouvernements et les entreprises ouvrent de nouvelles voies d’exploitations, de nouvelles routes commerciales à travers les banquises, et le pôle Nord fait de nouveau l’objet d’enjeux géostratégiques à hautes tensions. Alors que l’on voit un
monde disparaitre, la fonte des glaces n’est pas sans effet délétère sur les écosystèmes, on s’empresse déjà d’en conquérir les ruines…
On sait aussi le rôle prépondérant que jouent les banquises sur les équilibres climatiques, notamment sur la circulation océanique. La diminution de ses vastes langues glacées amènera indéniablement son lot de catastrophe qui viendront s’ajouter à celles en cours..
Tout se passe comme si nos sociétés, lancées dans une course effrénée aux profits et à l’abondance pour quelques-uns et à l’exploitation et à la servitude pour une grande majorité, avaient, probablement inconsciemment, décidées de leurs fins, de leurs effacements, de leurs disparitions. Ainsi les fondations sur lesquelles elles reposent semblent se désagréger. Elles fondent comme neige au soleil.
Je pense aussi au roman de science-fiction de Isaac Asimov : FONDATION. Je ne peux m’empêcher d’espérer qu’une science, comme celle de la psychohistoire, qui prédisait dans l’œuvre la chute de l’Empire au 25 millions de mondes habités, et qui pouvait réduire par ses prédictions la longue période de barbarie qui immanquablement suivrait, évaluée à 30 000 ans à seulement 1000 ans, en regroupant toutes les connaissances et les savoir de l’humanité, puisse nous sortir de l’impasse dans laquelle nous nous enfermons.
C’est là un rêve d’enfant, il va sans dire. Je m’amuse ici à confronter ses rêveries à la dureté d’une réalité où les représentations du désastre en cours en seraient publicitaires, comme si l’on essayait de nous vendre en même temps un monde rêvé et sa fin brutale. J’imagine le contexte de cette œuvre comme si elle était installée dans une grotte, ou une caverne. Comme si elle se référait à la mise en scène de l’allégorie de la caverne
de Platon. Comment fonder une réflexion épistémologique sur les origines de la connaissance et comment en tirer le meilleur parti – celui d’une humanité dégagée de son Hybris.
Nicolas Tourte est né à Charleville-Mézières, il vit à Lille et travaille en tous lieux.
Artiste associé _ Groupe A Coopérative culturelle
Après un cursus l’ESAD de Valenciennes, il se focalise sur la notion de cycle et entretient un lien fort avec l’architecture. Les sciences du vivant le guident dans ses recherches, il questionne avec humour et dérision la place de l’homme dans l’univers. Dans l’aire du numérique il oscille entre le zéro et le un.
Dans cet entre-deux, cet interstice, il jubile de ses trouvailles inventives.
Propos recueillis par Fanny Bauguil (professeure relai à VIDEOFORMES) et Manon Derobert (chargée de communication pour VIDEOFORMES)