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 Jeudi 13 mars – Dimanche 30 mars

Lights Contacts

Scenocosme : Grégory Lasserre & Anaïs met den Ancxt

Salle Gaillard, 2 rue Saint Pierre

Horaires d’ouverture :
Du mardi au samedi de 13h à 19h
Le dimanche de 14h à 18h

En accès libre

L’œuvre :

Perceptible à deux ou plus, cette installation sensible, tactile et sonore et lumineuse met en scène les corps des spectateurs et les transforme en  instruments sonores humains.

Une première personne pose sa main sur la bille. Tant qu’elle maintient ce contact avec celle-ci, son corps est sensiblement réactif aux contacts d’autres corps vivants. Mais si elle reste seule, il n’y a aucune réaction. Elle doit inviter une deuxième personne à venir la toucher, et le contact doit se faire de peau à peau. En fonction de la proximité des contacts et des spectateurs, chaque touché corporel provoque des variations lumineuses et sonores.

Scenocosme propose ici une expérience sensorielle, mais avec le corps de l’autre et avec cette volonté d’animer ce qui échappe à notre perception. Dans cette situation qui rend audible et lumineux nos contacts énergétiques (électrostatiques) avec l’autre, il s’agit de questionner le visiteur sur sa perception de l’autre, et de provoquer, bousculer les degrés de proximités que nous entretenons avec l’être connu ou inconnu.

Les artistes :

Le couple d’artistes Scenocosme réunit Grégory Lasserre et Anaïs met den Ancxt.

Ils détournent diverses technologies pour créer leurs œuvres. Ils développent la notion d’interactivité, par laquelle l’œuvre existe et évolue grâce aux relations corporelles et sociales des spectateurs. Ils réalisent d’étonnantes hybridations entre technologies et éléments vivants ou naturels (végétaux, humains, eau, bois, pierres…). La plupart de leurs installations interactives perçoivent diverses relations invisibles entre les corps et l’environnement. Ils rendent sensibles les variations énergétiques infimes des êtres-vivants en proposant des mises en scène interactives où les spectateurs partagent des expériences sensorielles extraordinaires. Leurs œuvres sont présentées dans de nombreux musées, centres d’art contemporain et festivals d’art numérique dans le monde.

www.scenocosme.com

PORTRAIT Des ArtistEs:

Pour en savoir plus...

Propos recueillis par Fanny Bauguil (professeure relai à VIDEOFORMES) et Manon Derobert (chargée de communication pour VIDEOFORMES)

  • Comment décririez-vous cette installation ? Que voit-t-on ? Qu’entend-t-on ? Qu’y fait-t-on ?
    De quoi ça parle ?

Lights Contacts

Œuvre interactive sonore et lumineuse

 Perceptible à deux ou plus, cette installation sensible, tactile et sonore et lumineuse met en scène les corps des spectateurs et les transforme en instruments sonores humains.

Une première personne pose sa main sur la bille et marque un temps de respiration. Tant qu’elle maintient son contact avec celle-ci, son corps est sensiblement réactif aux contacts d’autres corps vivants. Mais si elle reste seule, il n’y a aucune réaction. Elle doit inviter une deuxième personne à venir la toucher, et le contact doit se faire de peau à peau. En fonction de la proximité des contacts et des spectateurs, chaque toucher corporel provoque des variations lumineuses et sonores. Mise en scène sous la forme d’un rituel de rencontres par le toucher, elle crée des liens inattendus entre des personnes qui se connaissent ou qui ne se connaissent pas.
Dans cette œuvre, nous augmentons le corps du spectateur, c’est à dire qu’il devient lui-même un capteur vivant : les contacts peau à peau entre corps humains génèrent sons et lumières en temps réels. Nous proposons ainsi une expérience sensorielle qui rend audibles et lumineux nos contacts électrostatiques avec l’autre. Les textures sonores changent véritablement en fonction de l’approche et de l’intensité électrostatique de chacun. Ce langage sonore s’éprouve alors au contact du corps des autres. Nous nous intéressons à la manière dont certains sons influencent la manière de toucher l’autre et nous mettons ainsi en scène les corps des spectateurs. Cette installation, ritualisée par le contact, unit et croise des êtres humains de cultures et de personnalités différentes durant une performance qu’ils réinventent ensemble, en temps réel et de manière éphémère.

Lights Contacts est l’œuvre la plus représentative de notre approche de l’interactivité. L’interaction passe par le toucher avec la peau de l’autre. Elle suscite autant de mises en scène improbables que d’émotions très fortes. Les contacts de peau à peau génèrent une multitude de scénarios sonores possibles qui stimulent des comportements variés. Il arrive d’ailleurs que des chaînes humaines de dizaines de personnes se forment autour de l’œuvre. Des individus qui ne se connaissent pas au départ se caressent les mains, le visage ou inventent des gestes singuliers. L’œuvre crée des instants de rencontre et de jeu très intenses au-delà de toute barrière générationnelle ou sociale. Tout cela est possible via un rituel artistique qui suscite des rencontres intimes et éphémères.

Nous nous intéressons à la manière dont un son peut influencer les relations entre les spectateurs. Les variations de proximité et d’énergie électrostatique influencent les textures sonores et lumineuses qui induisent en retour des interactions singulières entre les spectateurs. Différents groupes de sons sont associés à des teintes lumineuses et génèrent de nombreuses mises en scène. La teinte lumineuse évolue en fonction du pitch sonore et offre des vibrations fragiles liées aux variations énergétiques subtiles entre les corps.

L’installation dessine aussi une sorte d’espace entre parenthèses où les distances proxémiques telles qu’elles sont vécues dans la vie de tous les jours sont rompues temporairement. Le rituel du toucher suit des mises en condition préalables (tel que le temps de respiration) avant de rentrer en contact avec l’autre. Dans cette situation qui rend sensibles nos contacts électrostatiques avec l’autre, il s’agit de provoquer, bousculer les degrés de proximités que nous entretenons avec l’être connu ou inconnu : les positions hiérarchiques, les distances sociales sont alors bannies au cours de ces relations sensorielles. Lights Contacts génère ainsi un espace-temps transgressif où les relations sociales se retrouvent subitement bousculées, inversées.

En tant qu’œuvre médiateur, cette installation offre une dimension sociale, sensorielle et symbolique, avec une implication sensible et émotionnelle du public. Elle possède ainsi la capacité de créer des liens inattendus entre les visiteurs. Elle offre alors la possibilité de rassembler, de provoquer des interrelations, tout en stimulant les imaginaires.

  • Est-ce la première fois que cette installation est présentée au public ?

 

Nous avons déjà exposé cette œuvre de nombreuses fois, en France et à l’étranger depuis 2010, dans des contextes géographiques et culturels très différents. Le rituel artistique permet à chaque fois de rendre possible des contacts entre des personnes qui ne se connaissent pas, quelque soit la culture ou le contexte.

Par sa dimension sociale importante, cette œuvre trouve aussi sa place dans l’espace public sous le nom de Urban Lights Contacts. La scénographie de l’œuvre et sa dimension lumineuse révèlent l’espace environnant, un bâtiment, une architecture, de manière éphémère, surprenante, vivante et vibrante uniquement lors des contacts entre les spectateurs. Les vibrations lumineuses et sonores apparaissent alors fragiles, elles ne dépendent que des échanges électrostatiques liés aux contacts entre les spectateurs.

Pouvez-vous nous parler un peu du processus d’élaboration de l’oeuvre pour en arriver à ce résultat ?

  • Pouvez-vous nous indiquer une ou plusieurs adresses internet où l’on peut voir votre travail ?

 

Nos œuvres interactives proposent des relations sensibles capables d’augmenter nos sens et nos perceptions. Le corps des spectateurs est le centre de toutes nos attentions en ce qu’il est capable d’entrer en relation avec l’autre et avec les éléments. Nous portons un intérêt particulier aux rapports que les individus peuvent avoir entre eux et nous nous attachons à proposer de nouvelles possibilités de rencontres et relations avec les œuvres. Dans notre démarche, nous cherchons toujours à impliquer physiquement et socialement le corps du spectateur au cœur de l’œuvre, de manière à ce qu’il fasse corps avec elle, très souvent par le toucher. L’évolution des technologies nous amène constamment à les détourner de leur utilisation première afin de concevoir des œuvres sensitives capables de percevoir et ressentir. Nous proposons ainsi des interactions sensibles, symboliques, vivante, afin d’interroger le public sur nos relations contemporaines avec l’environnement, qu’il soit naturel ou social.

Depuis de nombreuses années, ,notre démarche artistique nous conduit à rendre sensibles, visibles, audibles, les relations invisibles que nous avons avec l’environnement naturel et social. Nous suivons notamment depuis 2007 un processus d’hybridation entre nature et technologie, la technologie disparaît afin de sublimer une relation sensible et symbolique qui s’éprouve le plus souvent par le toucher. Dans la plupart de nos œuvres, nous jouons sur différents degrés de proximité, d’intimité, qui dépendent du spectateur comme de son environnement culturel. Nous explorons la profondeur du toucher, du contact réel à l’effleurement. Les différentes qualités de contact et d’approche avec les éléments traduisent des connexions singulières, des rapports symboliques. Ces échanges se traduisent généralement par des langages sonores spécifiques qui éveillent en nous le sentiment d’exister, tant dans notre corps que dans notre rapport à l’environnement.

Notre démarche artistique est expliquée ici:
https://www.scenocosme.com/PDF/publication_toucher_l_invisible_scenocosme.pdf

Un texte de l’auteur Pascal Krajewski : https://www.scenocosme.com/PDF/critique/Pascal_Krajewski_art_techno.pdf

  • Quelles sont les difficultés, les contraintes, les défis à relever… rencontrés lors de son élaboration ?

 

La notion d’interaction, au-delà de l’interactivité est un aspect précieux, délicat de chacune de nos installations. Nous nous efforçons de la développer afin d’offrir un geste fort, sensoriel et symbolique. Dans chacune de nos œuvres interactives issues de ce processus d’hybridation entre nature et technologie, nous sublimons un contact fragile en relation émotionnelle. Comme nous travaillons avec le vivant, l’énergie électrostatique, et dans des environnements toujours différents, nous devons aussi à chaque fois trouver un équilibre, une justesse interactive qui nous demande beaucoup d’attention. Nous avons progressivement constitué un ensemble de dispositifs électroniques et de réglages logiciels adéquats.

  • Quelques mots-clés qui s’accommoderaient bien à votre installation ?Interrelations, interactions, émotions, rencontres, sociales, corps, peau, toucher, comportements
  • Quelques mots sur votre parcours artistique ? A quelle période de votre vie vous êtes-vous interessé-e à l’art numérique ?

 

Nous vivons et travaillons ensemble depuis 2003 en France en région Rhône-Alpes. Depuis 2003, nos créations prennent forme à travers diverses expressions: installations interactives, art plastique, art numérique, art sonore, performances collectives etc… En distillant la technologie numérique, nous en faisons ressortir des essences de rêve et de poésie, nous en utilisons ainsi la partie vivante, sensible voire fragile. Nous détournons diverses technologies et développons la notion d’interactivité, par laquelle l’œuvre existe et évolue grâce aux relations corporelles et sociales des spectateurs. Nous réalisons des hybridations entre technologies et éléments vivants ou naturels. La plupart de nos œuvres interactives perçoivent diverses relations invisibles entre les corps et l’environnement. Nous rendons sensibles les variations énergétiques infimes des êtres-vivants en proposant des mises en scène interactives où les spectateurs partagent des expériences sensorielles extraordinaires.

Anaïs, née en 1981, est diplômée du DNSEP de l’école nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Elle a réalisé un post-diplôme à l’école supérieure d’art et design de Saint-Étienne. Elle est aussi titulaire d’une licence d’anthropologie et a suivi une formation en musique électroacoustique à l’école nationale de musique de Villeurbanne.

Grégory, né en 1976 est diplômé d’un Master en multimédia du département Arts Plastiques / Arts Numériques de l’université de Valenciennes. Il a également plusieurs diplômes en ingénierie informatique et électronique.

  •  Arrivez-vous à vivre de votre activité créatrice ?

 

Nous travaillons et vivons de nos création depuis une vingtaine d’année

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